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07/06/2014

La planète foot et ses scandales 

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Rixe les 10-11 juin, au congrès de la FIFA à São Paulo ?

Mais ce n'est qu'un signe parmi d'autres :

 


Les grands clubs de foot sont des bunkers hermétiques, réfractaires à toute investigation extérieure. Quant à la fédération internationale (FIFA), elle vit dans un climat de corruption depuis des années... En 2010, par exemple, des membres de son comité exécutif avaient été accusés de vénalité dans l'attribution des Coupes du monde. Depuis 2011, le Qatarien Mohammed ben Hammam (alors président de la confédération d'Asie) et Jack Warner, alors vice-président de la fédération internationale, sont soupçonnés d'avoir corrompu des délégués pour tenter de faire élire ben Hammam à la présidence de la FIFA contre le sortant, Sepp Blatter... Mais Warner et ben Hammam avaient riposté en accusant Blatter d'avoir, lui aussi, corrompu pour se faire réélire. Encore plus grave : la presse britannique accusait ben Hammam d'avoir acheté des voix – notamment africaines – pour faire attribuer le Mondial 2022 au Qatar, lors du vote du 2 décembre 2010 ! La presse titrait sur ''le scandale de trop''. Trois ans plus tard, rien n'est réglé et ça s'aggrave : en juin 2014, la rumeur atteint le Français Michel Platini (candidat de l'UEFA à la succession de Blatter en 2015) : il aurait voté pour le Qatar à la demande de Nicolas Sarkozy... Quant au sulfureux Blatter, il se représente pour la cinquième fois.

Pendant ce temps, l'affaire de la Coupe au Qatar n'en finit pas de pourrir : preuves d'esclavagisme sur les chantiers des futurs stades, etc. Le congrès de la FIFA, les 10 et 11 juin à São Paulo, va se tenir dans un climat de règlement de comptes.

Sans oublier la révolte sociale des Brésiliens, indignés des milliards dépensés par Dilma Rousseff pour la Coupe du monde alors que les écoles et les hôpitaux manquent de crédits.

Mais notre époque perçoit-elle ces scandales pour ce qu'ils sont : le symptôme d'un monde économique et financier délétère, qui utlise le foot-spectacle comme un opium du peuple ?

On peut en douter, pour plusieurs raisons :

1. L'attitude des instances officielles. Le foot-spectacle et la scène politico-financière globale sont liés. Angela Merkel et Nicolas Sarkozy (par exemple) semblent avoir poussé à la désignation du Qatar... Ne comptons pas sur nos gouvernements pour combattre ce dont ils font partie.

2. La logique mentale du libéralisme. A l'heure où Eurostat et plusieurs Etats d'Europe incorporent au calcul du PIB les profits de la drogue et de la prostitution, on voit mal comment la ''communauté internationale'' pourrait vouloir enquêter sur les aspects mafieux de la planète foot. Le turbo-capitalisme (né du putsch ultralibéral des nineties) a pour logique irrésistible de tirer profit de tout, et, pour cela, d'abolir les freins moraux, les normes et le sens commun. Le libéralisme économique est amoral par nature et depuis ses origines ! C'est aussi l'explication des réformes sociétales qui révoltent les catholiques...

Les ''libéraux conservateurs'' – prétendant que le monstre peut s'autolimiter – sont des naïfs ou des filous.

 

Commentaires

LE BUSINESS CONTRE LE FOOT

> Un grand nombre de passionnés historiques de football sont révulsés par l'évolution actuelle du football professionnel. La plupart des groupes Ultras français ont manifesté contre, s'y sont opposés avec leurs maigres forces. Lorsqu'ils ne sont pas interdits de stade, beaucoup jettent l'éponge. Mais, et ce sera mon point, on leur a souvent objecté "si vous n'êtes pas contents, allez supporter un club amateur".
Oui, sauf que, et le fait est peu connu du public non spécialiste, le football amateur est de plus en plus gangrené par des problèmes
identiques et suit les mêmes dérives. Comme une maladie, le business libéral descend de division en division et contamine tout.
La pompe aspirante-foulante en la matière, ce sont les droits TV.
Exponentiels aux plus hauts niveaux (L1, et surtout Ligue des champions) où le football n'est plus rien d'autre qu'un spectacle payant télévisé, où le public des stades est désormais superfétatoire voire carrément un boulet, ils tirent mécaniquement vers le haut les salaires, les transferts et tous les coûts afférents. Les normes d'équipement des stades, en particulier, flambent continuellement - ce qui explique la quasi-impossibilité de maintenir un stade au plus haut niveau, agréé finale de Ligue des champions, par exemple: il faudrait le rénover de fond en comble tous les deux ans - ainsi que les contraintes de sécurité
et même le coût d'inscription dans les compétitions. Cette inflation se répand de manière quasi linéaire vers les divisions inférieures: je ne crois pas exagérer beaucoup en disant que pour accueillir des matchs de National, il faut désormais un stade qui, en 1990, aurait été à même d'accueillir des matchs européens: salle de presse, places 100% assises, etc. Or, les droits TV, eux, ne déclinent pas régulièrement lorsqu'on descend d'une division: ils s'effondrent ! Voici donc des clubs amateurs contraints de se plier à des normes et des coûts complètement démesurés par rapport à l'argent qu'ils ont quelque chance de réunir; des normes, c'est essentiel de le garder à l'esprit, qui ne correspondent à aucune
demande de la part du public. Celui-ci aurait largement préféré
conserver sa place debout, derrière la main courante, avec sa barquette de frites... et voir son équipe échapper au dépôt de bilan.
Car voilà l'issue et le diabolique du système: il est de plus en plus fréquent que les clubs qui ont gagné une promotion sur le terrain soient hors d'état d'assumer financièrement le passage à la division supérieure, qui exige souvent de se doter carrément d'un nouveau stade, de décupler le budget et j'en passe... aussi sont-ils interdits de montée, et les mauvais élèves sportifs de l'étage supérieur, repêchés. Ces dernières années, rares ont été les promotions/relégations entièrement basées sur le sportif entre National et CFA, voire il n'y en a pas eu... Les clubs liquidés financièrement sont de plus en plus nombreux: Le Mans, Strasbourg, Grenoble, Sedan, Rouen, Vannes, Carquefou pour ne parler que de ces deux dernières années. A l'heure actuelle, deux promus en L2 sur trois sont rejetés par la DNCG. En sorte qu'il n'y
aura peut-être qu'un seul rétrogradé "normal": le sportif n'aura pesé que pour un tiers, le financier pour deux tiers !
Et l'astuce, c'est que ce n'est pas par "mauvaise gestion" que ces clubs pèchent, mais par incapacité à attraper une barre bien trop haute... une barre dictée, de tout en haut, par le monstre libéral qui a accaparé le football et le transforme de haut en bas en un spectacle ultra-dispendieux, au sens propre, ruineux. Et ce, même si personne, en-dessous d'un certain étage, n'est disposé à acheter. C'est le club qui trinque...

Ajoutons que le problème se répand désormais au-delà du football et que par des mécanismes identiques, sont désormais contaminés le basket masculin, féminin (2 relégués économiques, 0 sportif, de LFB en D2 cette année), le handball masculin et féminin, etc.

Le résultat ? Avec des promotions-relégations de moins en moins
sportives et de plus en plus économiques, le système est en passe de réussir ce qu'il n'avait jamais osé imposer tout de go: des Ligues fermées. Toute son adresse aura consisté à le mettre en place dans les faits avant de le réglementer ouvertement, et surtout, à ne surtout pas le faire en Coupe d'Europe... mais entre la deuxième et la troisième division. Là où personne ne regarde. Là où cela ne dérange personne.
Qui, sur la scène politico-médiatique, prend le temps de nommer la
poigne de fer qui est en train d'écraser... l'US Luzenac ?

Mais c'est là qu'on est en train de tuer pour de bon le sport dans tout ce qu'il avait de léger, de gratuit, de populaire au sens le plus noble, au profit du business du spectacle.
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Écrit par : Phylloscopus / | 08/06/2014

BRAVO AUX ÉVÊQUES BRÉSILIENS

> Le carton rouge des évêques brésiliens :
http://www.aleteia.org/fr/international/article/coupe-du-monde-2014-le-carton-rouge-des-eveques-bresiliens-5854715086635008
Énorme ! Bravo !
J'ai beau être dingue de foot, je dois dire que je ne verrais pas d'un mauvais œil que la contestation sociale perturbe cette coupe du monde.
Et que le courage de l'Eglise et du petit peuple brésilien essaime partout ce que les veilleurs nomment "le syndicalisme de la conscience". La "dictature de l'argent", maintenant ça suffit ! Basta !
______

Écrit par : Guillaume de Prémare / | 09/06/2014

BUSINESS

> La société dite libérale finira asphyxiée par les normes qu'elle ne cesse d'ériger pour générer toujours plus de buisness !
______

Écrit par : franz / | 10/06/2014

Les commentaires sont fermés.